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Le ciné-blog de Viggy
14 octobre 2006

September 06, part two.

Quand j'étais chanteur : Un très joli film sur la rencontre d'un chanteur de bal et d'une jeune femme... La mise en scène de Giannoli capte très bien les instants de solitudes, s'attardant sur les regards et les silences, et c'est peut-être pourquoi Gérard Depardieu et Cécile de France n'ont jamais semblé aussi justes et aussi naturels. Il s'en dégage une vraie tendresse, une lumineuse simplicité qui fait joliment la nique à toute pose intello-auteurisante. Un film français comme on aimerait en voir plus souvent (oui, il est encore possible de faire de beaux films dans la région de Clermont-Ferrand...)  5/6

A Scanner Darkly : Adaptation fidèle de la nouvelle de Philip K.Dick. Si le procédé d'animation est judicieux pour décrire l'univers parano et bidouiller ainsi la perception de la réalité (superbe idée pour représenter la combinaison mouvante), le film sombre hélas dans un statisme quasi-léthargique à force d'être trop bavard et littéraire. Un essai intelligent, original, mais pas totalement convaincant. 3/6

Avida : Pour casser le train-train quotidien, le tandem grolandais Delepine-Kervern a donc pondu cet OVNI filmique et délirant dont le seul objectif serait de ne ressembler à aucun autre film. Alors même si le résultat est inabouti, même si c'est hyper-forcé dans sa bizarrerie loufoque et son décalage assumé, ce n'est pas tous les jours qu'on peut se marrer devant des scènettes aussi absurdes et des caméos surréalistes comme Claude Chabrol qui feuillette un catalogue d'anus animaux ou encore Albert Dupontel en garde du corps totalement allumé...   3/6

World Trade Center

wtc

Très connement conspué en France à cause de son absence volontaire de polémique, ce film d'Oliver Stone (cinéaste trop vite catalogué comme un agitateur politique) ne méritait pas la foulée de critiques négatives qui ont toutes pullulé à son sujet. Il décrit avant tout l'aventure humaine qu'ont pu vivre les New-Yorkais lors de ce jour fatidique à travers l'histoire de Jimeno et McLoughlin, les deux derniers pompiers ensevelis dans les décombres. Alors même si le film use parfois de gros effets pas vraiment nécessaires pour souligner l'émotion des personnages, s'empêtrant parfois dans quelques maladresses, il n'en reste pas moins d'une remarquable humilité dans son approche à hauteur d'homme (la première heure est d'ailleurs d'une rare intensité). Oliver Stone livre un portrait instantané des USA ce fameux jour du 11 septembre, rendant un vibrant hommage à la ville de New York, mais ne tombe jamais dans le piège du patriotisme aveugle en restant nuancé dans son propos : il aurait certes été indélicat de critiquer le Marine qui a fait preuve d'héroisme et de courage en allant illégalement sauver les pompiers, mais Stone ne donne pas non plus raison à son discours bêtement revanchard à la fin du film. Cela s'est passé ainsi, et on en connait les conséquences.  4/6

A Love Song for Bobby Long : Une jeune fille revient dans la maison de son enfance après la mort de sa mère, et y fera la rencontre de deux amis de celle-ci... Sorti indifféremment en France alors qu'il a été tourné en 2004, ce petit film sensible et attachant est certes handicapé par une mise en scène trop statique, et un scénario à base de psychodrame convenu qui patine un peu jusqu'à un final trop attendu. Mais le film n'est pas si désagréable grâce à un épatant trio d'acteurs (John Travolta et Scarlett Johansson en tête), et il retranscrit bien l'ambiance généreuse et nonchalante de la Nouvelle-Orléans (bon, c'était avant que Katrina y vienne foutre le bordel).  4/6

Twelve and Holding : Encore un film indé US de plus sur le mal-être de l'adolescence...  Rien de vraiment pertinent ici, surtout que Michael Cuesta (pourtant auteur du réussi "Long Island Expressway") cherche trop à expliquer les tourments de ses jeunes personnages et dresse un constat sociologique un peu trop artificiel pour être marquant. 1/6

Les Anges Exterminateurs :

anges

Le film "justification" de Jean-Claude Brisseau suite à son fameux procès qui a défrayé la chronique (il était accusé de harcèlement sexuel pendant le casting de son film "Choses secrètes" et a été condamné à un an d'emprisonnement avec sursis + 15 000 euros d'amende), et qui livre au passage une auto-réflexion sur son propre cinéma, plus précisément sur son désir de vouloir filmer la beauté mystérieuse du plaisir féminin, avec une exigence artistique qui n'aurait plus rien à voir avec la vulgaire pornographie sans âme. En résulte donc un film fascinant dans son approche de la trangression et de l'interdit, où les scènes érotiques dégagent une intensité magnétique, toujours à la frontière entre le sublime et le ridicule. Jamais on n'aura ressenti aussi bien le désir physique d'une actrice de jouer une scène de sexe devant un metteur en scène qui ne sait plus s'il est un voyeur, un manipulateur ou un confident. Alors certes, les détracteurs de Brisseau lui reprochent de se donner le beau rôle, lui conseillent même de faire du porno parce que ce serait moins "hypocrite", mais Brisseau fait partie de ces candides qui croient jusqu'au bout au pouvoir du cinéma, et c'est ce qui le rend touchant, parce que profondément sincère dans sa démarche, même si comme Icare, il s'y est brûlé les ailes.  5/6

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Commentaires
W
Intéressant avis sur les anges exterminateurs. Pas convaincu en revanche pour le film d'Olivier Caillou :p
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