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Le ciné-blog de Viggy
29 janvier 2006

The Constant Gardener

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Adaptation d'un best-seller de John Le Carré, The Constant Gardener est un thriller haletant et politiquement engagé, mais aussi une magnifique histoire d'amour tragique. La grande force de la mise en scène de Fernando Meirelles réside dans son équilibre inattendu entre le documentaire et la fiction qui se complètent magistralement ici. Le mélange de plusieurs genres n'est pas ici un milk-skake indigeste mais enrichit les différents niveaux de lecture du film. Plus le personnage de Ralph Fiennes avance dans son enquête sur les grandes industries pharmaceutiques, plus il découvre progressivement qui était vraiment Tessa, cette femme qu'il connaissait si mal et dont il tombe amoureux post mortem. Avec une habile utilisation des flash-back et une narration très éclatée, le film raconte au fond la prise de conscience du personnage dans un univers en plein chaos, gangrené par la corruption généralisée. En ouvrant les yeux sur la réalité africaine, le "constant gardener" ouvre enfin les yeux sur lui-même.

Malgré un petit excès d'esbroufe, le travail sur le montage est impressionnant : tantôt apaisé, tantot frénétique, il exprime parfaitement l'état d'esprit du héros : tour à tour perdu, déconcerté, parano, et remettant en question ses propres certitudes. Son cheminement intérieur passera par différents stades, ne trouvant son accomplissement que dans la mort, et il fallait toute la beauté fragile de Rachel Weisz pour la transcender. C'est bien simple, elle est filmée comme un ange protecteur et bienveillant. C'est une histoire d'amour très morale et finalement assez mystique à l'image de cette réplique : "on ne pourra pas tous les sauver, mais on peut en sauver au moins un". 

Je salue également le courage de Fernando Meirelles pour avoir su donner une représentation de l'Afrique éloignée de tous les clichés, comme il l'explique lui-même : "Dans le scénario de départ, tout était basé sur les rapports de hiérarchie entre les principaux personnages, des Anglais travaillant au Kenya. Tout se passait dans des bureaux. J'ai voulu faire revenir l'Afrique dans le film. On l'aurait à peine vue si je n'avais pas retravaillé le scénario. J'ai du insister pour tourner au Kenya, car on nous demandait de choisir l'Afrique du Sud. Les assurances nous ont pris une fortune pour nous laisser tourner à Nairobi et dans les environs, mais c'était impossible pour moi de tricher avec ça". Enfin, pour en savoir plus sur l'exploitation du continent africain par les puissances occidentales, je vous conseille Lord of War et bien sûr l'excellent documentaire-choc d'Hubert Sauper : Le Cauchemar de Darwin.

5/6

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