Mrs Henderson presents

Avec cette évocation des premières années du Windmill Theatre, l'éclectique Stephen Frears évite tout académisme ronflant et signe une chronique vive et enlevée, qui vaut surtout pour ses interprètes. Le portrait de cette veuve fortunée qui va monter la première revue nue de Londres, sans rien connaître au théâtre, est l'occasion d'offrir un rôle en or à Judi Dench, vraiment géniale et toute en nuances, sans excès de cabotinage.

En passant avec brio de la legereté à la gravité, où la Seconde Guerre Mondiale va mettre en péril le destin du Windmill, Frears apporte, l'air de rien, une réflexion sur le spectacle, bien plus fine qu'il n'y paraît. Le scénario n'accuse aucune baisse de rythme, et toutes les péripéties viennent subtilement enrichir la psychologie des personnages. Bob Hoskins est tout aussi formidable (comme d'hab, hein) et on est contents de revoir Christopher Guest (oui, celui de Spinal Tap) et la mignonne Kelly Reilly. Je regretterai juste une photo un peu terne, mais c'est très attachant et ça vaut le détour.

4,5/6