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Le ciné-blog de Viggy
28 octobre 2006

Flags of our Fathers

fathers

Inutile de vous préciser que Clint Eastwood est l'une des plus grandes légendes du cinéma de tous les temps. Mais ajoutons également que le film de guerre est probablement le genre qui a épuisé toutes ses ressources artistiques, ayant déjà donné lieu à des chefs-d'oeuvres intemporels qui ont déjà tout dit ou presque sur le sujet. C'est peut-être pour cela que Flags of our Fathers laisse finalement un bizarre sentiment d'inachevé. Plus que les scènes de guerre (certes impressionnantes mais avec un goût de déjà-vu), c'est surtout le parcours des soldats une fois rentrés dans leur pays, et l'appropriation de la fameuse photographie (le hissage du drapeau sur la colline) qui fait tout le coeur du film. Et là, rien à redire sur la pertinence du propos : Clint y poursuit sa réflexion sur le statut d'héroïsme, sur la démythification de l'Histoire, sur la manipulation médiatique, avec une intelligence rare, sachant être objectivement critique tout en ayant un vrai regard d'humaniste. Alors qu'est-ce qui cloche? Sans doute la structure narrative un peu alambiquée, qui produit le sentiment de voir un film répétitif, trop explicatif, comme s'il était trop conscient de sa densité, avec ces voix-off et ces scènes au présent pas toujours utiles. Du coup, ces imperfections atténuent un peu trop souvent l'émotion. Mais Flags of our Fathers reste malgré tout un film admirable, parce qu'on y retrouve la sérénité tranquille du grand Clint, et sa mise en scène en clair-obscur qui en fait le champion incontesté de la classe absolue.

4/6

PS : vivement la sortie en janvier de Letters of Iwo Jima, le second volet de son diptyque consacré au point de vue japonais.

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